témoignage: kafala de Romaissa à Agadir en mars 2018
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témoignage: kafala de Romaissa à Agadir en mars 2018
https://www.josephine-klin.fr/2018/03/26/temoignage-kafala-de-romaissa/
Il faut tout d’abord savoir que l’adoption dans les pays musulmans est interdite. En effet, la filiation ne peut être que biologique. Celle-ci est donc remplacée par la Kafala qui se base sur un système de tutelle. C’est une procédure spécifique aux musulmans, et les engage à prendre en charge un enfant que ce soit sur le plan de l’éducation, de la protection et de l’entretien et ceci bénévolement. La Kafala est reconnue par la Convention Internationale des droits de l’enfant (20 novembre 1989).
Je vais vous parler plus particulièrement de la Kafala au Maroc et plus précisément dans la ville d’Agadir auprès de la crèche des enfants abandonnés (c’est comme cela qu’elle se nomme) à l’hôpital Hassan II.
Mes démarches ont été effectuées avec mon statut de résidente française au Maroc, il est important de vous le mentionner car le parcours se fait de manière différente lorsque qu’on vit en France. Pour ma part, j’ai commencé mes démarches au Maroc, mais si vous êtes en France, commencez bien évidemment par la démarche là-bas.
Notre envie de faire une Kafala était présente depuis plusieurs années, à vraie dire depuis notre mariage. Même si nous avons eu deux filles, l’envie était toujours autant présente.
Après notre Hijra au Maroc, nous nous sommes donc fixés un délai de 2 ans pour la Kafala.
Fin octobre 2015 nous sommes allés rendre visite aux enfants orphelins de l’hôpital Hassan II sur Agadir, dans le but de déposer des dons. En arrivant, nous sommes tombés nez à nez sur le bureau de l’assistant social et nous nous sommes dit que nous allions en profiter pour demander quelles étaient les démarches à effectuer une kafala. C’était le début de notre aventure…
L’assistant social nous a expliqué le parcours qui nous a paru simplissime en comparaison à une adoption française. Ensuite il nous a prévenus que pour adopter une petite fille il y avait une liste d’attente car beaucoup de couples souhaitaient des filles. Nous lui avons donc demandé si il y avait des possibilités d’adopter un enfant avec un handicap et si les démarches étaient les mêmes. Sa réponse était plus que claire « au contraire nous avons besoin de couples qui puissent adapter ces enfants en situation de handicap, peu de couples souhaitent adopter un enfant ayant un handicap physique ou mental ».
Et la avec grande surprise il nous proposa de nous faire visiter le dortoir des bébés de moins de 12 mois et nous faire rencontre une petite fille qui pour eux était considérée en situation de handicap (un sixième orteil et un bifida occulta). Le choc !! Les conditions sont justes inimaginables il y a jusqu’à trois bébés dans un lit à barreaux, car trop de bébés abandonnés, beaucoup de petit garçons, il y a seulement deux auxiliaires pour plus de 18 bébés, nous avons vu des bébés de quelques semaines prendre les biberons seuls oui je dis bien seul, par instinct de survie. C’est un rappel que l’on se prend en pleine face un retour à la réalité sur le fait qu’il y a énormément d’enfants abandonnés. L’orphelinat est toujours plein et ce n’est pas que dans la ville d’Agadir mais dans la toutes les villes, pour avoir rencontré des couples ayant fait la kafala sur Casablanca, Rabat…
Puis on nous présenta Romaissa, la rencontre magique, la même sensation que vous ressentez lorsque vous voyez pour la première fois votre bébé sur une échographie …
Il est évident pour nous qu’en la voyant nous devions l’adopter, c’est une évidence, Allah avait décrété que nous ne ferions pas la kafala dans 2 ans comme nous l’avions dit mais que c’était maintenant.
Nous décidions de demander les démarches que nous devions effectuer pour qu’elle soit avec nous au sein de notre famille au plus vite. Bien sûr nous avons effectué la prière de consultation une fois à la maison. Je rappelle avant de vous parler des démarches, qu’il est important que ce soit une décision faite avec la conscience de ce qu’est cet engagement que l’on fait vis-à-vis de l’enfant, mais aussi vis-à-vis d’Allah. C’est une très grande responsabilité, un engagement dans la durée et non un caprice de stars.
Une fois le dossier complété, l’assistant social le déposera au tribunal et vous aurez une date de passage pour la semaine qui suit. C’est donc une démarche très rapide une fois le dossier complet.
Le passage devant le juge et aussi rapide. Il vous demande pourquoi vous souhaitez adopter un enfant. Nous avons eu aussi droit à la question pourquoi adopter un enfant alors que vous avez déjà des enfants biologiques. Pour notre part nous avons répondu qu’avec simplicité que nous souhaitons le faire avant tout pour Allah mais également pour offrir à l’enfant une famille aimante qui prendra soin de l’enfant, et qui l’aidera dans son épanouissement personnel inchAllah. Lui offrir avec l’aide d’Allah une meilleure vie, une vie plus douce.
Le juge nous a donné 4 enveloppes, correspondant à 4 enquêtes à effectuer :
1er enquête à les RG (renseignement généraux)
2ème enquête à les services sociaux
3ème enquête à la mairie du quartier
4ème enquête auprès du service islamique de la ville.
Les enquêtes pour notre part ont été effectuées en 48h. Nous avons couru dans tout les sens, pour enfin déposer les enquêtes finalisées au tribunal. Nous avons aussitôt obtenu une date de présentation au tribunal pour la semaine suivante.
Une fois cet accord je me rendis à l’orphelinat pour aller chercher notre petite Romaissa, je ne vous cache pas que cela était un moment plein d’émotions.
Lorsque Romaissa sortit de l’orphelinat c’était la première fois qu’elle voyait le soleil de sa vie, je me souviens à l’aide de ces petites mains et se cachait les yeux tellement le soleil éblouissait ses petits yeux de biche couleur noisette.
Durant ces 15 jours nous amenions régulièrement après l’école les jumelles afin qu’elles se familiarisent avec leur petite sœur.
La première rencontre était remplie d’émotion pour les jumelles ; elles ont de suite désigné Romaissa comme étant leur petite sœur. Nous leurs avons expliqué son histoire bien entendu.
L’arrivée à la maison avec les enfants s’est passée comme une lettre à la poste, nous n’avons eu aucune difficulté que se soit pour les jumelles ou pour Romaissa. Chacun à trouvé sa place, c’était comme si Romaissa faisait partie de la famille depuis toujours. Allah nous a tout facilité, c’était notre destin nous voulions adopter dans 2 ans et finalement en 15 jours c’était fait SoubahnAllah !
Il faut tout d’abord savoir que l’adoption dans les pays musulmans est interdite. En effet, la filiation ne peut être que biologique. Celle-ci est donc remplacée par la Kafala qui se base sur un système de tutelle. C’est une procédure spécifique aux musulmans, et les engage à prendre en charge un enfant que ce soit sur le plan de l’éducation, de la protection et de l’entretien et ceci bénévolement. La Kafala est reconnue par la Convention Internationale des droits de l’enfant (20 novembre 1989).
Je vais vous parler plus particulièrement de la Kafala au Maroc et plus précisément dans la ville d’Agadir auprès de la crèche des enfants abandonnés (c’est comme cela qu’elle se nomme) à l’hôpital Hassan II.
Mes démarches ont été effectuées avec mon statut de résidente française au Maroc, il est important de vous le mentionner car le parcours se fait de manière différente lorsque qu’on vit en France. Pour ma part, j’ai commencé mes démarches au Maroc, mais si vous êtes en France, commencez bien évidemment par la démarche là-bas.
Notre envie de faire une Kafala était présente depuis plusieurs années, à vraie dire depuis notre mariage. Même si nous avons eu deux filles, l’envie était toujours autant présente.
Après notre Hijra au Maroc, nous nous sommes donc fixés un délai de 2 ans pour la Kafala.
Fin octobre 2015 nous sommes allés rendre visite aux enfants orphelins de l’hôpital Hassan II sur Agadir, dans le but de déposer des dons. En arrivant, nous sommes tombés nez à nez sur le bureau de l’assistant social et nous nous sommes dit que nous allions en profiter pour demander quelles étaient les démarches à effectuer une kafala. C’était le début de notre aventure…
L’assistant social nous a expliqué le parcours qui nous a paru simplissime en comparaison à une adoption française. Ensuite il nous a prévenus que pour adopter une petite fille il y avait une liste d’attente car beaucoup de couples souhaitaient des filles. Nous lui avons donc demandé si il y avait des possibilités d’adopter un enfant avec un handicap et si les démarches étaient les mêmes. Sa réponse était plus que claire « au contraire nous avons besoin de couples qui puissent adapter ces enfants en situation de handicap, peu de couples souhaitent adopter un enfant ayant un handicap physique ou mental ».
Et la avec grande surprise il nous proposa de nous faire visiter le dortoir des bébés de moins de 12 mois et nous faire rencontre une petite fille qui pour eux était considérée en situation de handicap (un sixième orteil et un bifida occulta). Le choc !! Les conditions sont justes inimaginables il y a jusqu’à trois bébés dans un lit à barreaux, car trop de bébés abandonnés, beaucoup de petit garçons, il y a seulement deux auxiliaires pour plus de 18 bébés, nous avons vu des bébés de quelques semaines prendre les biberons seuls oui je dis bien seul, par instinct de survie. C’est un rappel que l’on se prend en pleine face un retour à la réalité sur le fait qu’il y a énormément d’enfants abandonnés. L’orphelinat est toujours plein et ce n’est pas que dans la ville d’Agadir mais dans la toutes les villes, pour avoir rencontré des couples ayant fait la kafala sur Casablanca, Rabat…
Puis on nous présenta Romaissa, la rencontre magique, la même sensation que vous ressentez lorsque vous voyez pour la première fois votre bébé sur une échographie …
Il est évident pour nous qu’en la voyant nous devions l’adopter, c’est une évidence, Allah avait décrété que nous ne ferions pas la kafala dans 2 ans comme nous l’avions dit mais que c’était maintenant.
Nous décidions de demander les démarches que nous devions effectuer pour qu’elle soit avec nous au sein de notre famille au plus vite. Bien sûr nous avons effectué la prière de consultation une fois à la maison. Je rappelle avant de vous parler des démarches, qu’il est important que ce soit une décision faite avec la conscience de ce qu’est cet engagement que l’on fait vis-à-vis de l’enfant, mais aussi vis-à-vis d’Allah. C’est une très grande responsabilité, un engagement dans la durée et non un caprice de stars.
Les démarches :
- Remplir une demande de kafala avec l’assistant social de l’orphelinat. Il nous a été demandé d’y fournir en pièces jointes :
- acte de naissance,
- justificatif de domicile au Maroc,
- photocopie pièce d’identité marocaine ou française,
- un certificat médical,
- photo d’identité,
- acte de mariage si vous êtes des Français sans la nationalité marocaine
- un acte de conversion est obligatoire afin de prouver que vous soyez musulman, un couple non musulman ne peut pas effectuer la kafala sur la ville d’Agadir.
Les enquêtes pour notre part ont été effectuées en 48h. Nous avons couru dans tout les sens, pour enfin déposer les enquêtes finalisées au tribunal. Nous avons aussitôt obtenu une date de présentation au tribunal pour la semaine suivante.
- Nous avons effectué notre 2ème passage au tribunal devant le juge, avec les enquêtes toutes donnant l’autorisation de la kafala. Le juge ordonna donc l’accord définitif de la kafala. Ce sont donc écoulés 15 jours entre la première rencontre avec Romaissa et l’accord du jugement de Kafala. Al hamdoulilah Allah nous a grandement facilité. Nous avons attendu 1 semaine que le juge rédige les accords.
Une fois cet accord je me rendis à l’orphelinat pour aller chercher notre petite Romaissa, je ne vous cache pas que cela était un moment plein d’émotions.
Lorsque Romaissa sortit de l’orphelinat c’était la première fois qu’elle voyait le soleil de sa vie, je me souviens à l’aide de ces petites mains et se cachait les yeux tellement le soleil éblouissait ses petits yeux de biche couleur noisette.
Durant ces 15 jours nous amenions régulièrement après l’école les jumelles afin qu’elles se familiarisent avec leur petite sœur.
La première rencontre était remplie d’émotion pour les jumelles ; elles ont de suite désigné Romaissa comme étant leur petite sœur. Nous leurs avons expliqué son histoire bien entendu.
L’arrivée à la maison avec les enfants s’est passée comme une lettre à la poste, nous n’avons eu aucune difficulté que se soit pour les jumelles ou pour Romaissa. Chacun à trouvé sa place, c’était comme si Romaissa faisait partie de la famille depuis toujours. Allah nous a tout facilité, c’était notre destin nous voulions adopter dans 2 ans et finalement en 15 jours c’était fait SoubahnAllah !
Deborah- Admin

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